Alger, Algérie
Alger, en arabe Al-Jazāʾir, est la capitale et le principal port maritime de l’Algérie. C’est le centre politique, économique et culturel du pays.
Alger est construite sur les pentes des collines du Sahel, qui sont parallèles à la côte de la mer Méditerranée, et elle s’étend sur environ 10 miles (16 km) le long de la baie d’Alger. La ville est orientée vers l’est et le nord et forme un grand amphithéâtre de bâtiments blancs éblouissants qui dominent le port et la baie. La ville tire son nom (en arabe : « Les îles ») de plusieurs petites îles qui existaient autrefois dans la baie, toutes sauf une ont été reliées au rivage ou effacées par des travaux portuaires.
Histoire d’Alger
Alger a été fondée par les Phéniciens comme l’une de leurs nombreuses colonies d’Afrique du Nord. Elle était connue des Carthaginois et des Romains sous le nom d’Icosium. La ville a été saccagée par le chef maurétanien Firmus en 373 de notre ère, et a été encore endommagée par les Vandales au 5e siècle de notre ère. Elle a été relancée comme centre de commerce en Méditerranée sous une série de dynasties berbères (amazighs) à partir du 10e siècle. Au début du XVIe siècle, de nombreux musulmans et juifs expulsés d’Espagne ont trouvé asile à Alger. Certains habitants d’Alger ont commencé à lancer des attaques pirates contre le commerce maritime espagnol et, en réponse, l’Espagne a fortifié en 1514 l’île de Peñon dans la baie d’Alger. L’émir d’Alger fit appel à deux corsaires turcs ottomans pour expulser les Espagnols du Peñon, et l’un des corsaires, Barberousse (Khayr al-Dīn), s’empara d’Alger et expulsa les Espagnols en 1529. Alger fut placée sous l’autorité du sultan ottoman, même si dans la pratique elle resta largement autonome. Les efforts de Barberousse ont fait d’Alger la principale base des pirates de Barbarie pour les 300 années suivantes.
Les puissances européennes ont tenté en vain, à plusieurs reprises, de réprimer les pirates, notamment par des expéditions navales menées par l’empereur du Saint Empire romain germanique Charles Quint en 1541 et par les Britanniques, les Néerlandais et les Américains au début du XIXe siècle. La piraterie basée à Alger a continué, bien qu’affaiblie, jusqu’à la prise de la ville par les Français en 1830. Les Français ont fait d’Alger le quartier général militaire et administratif de leur empire colonial en Afrique du Nord et de l’Ouest.
Sous la domination coloniale française, Alger a vu son port et son réseau de rues agrandis et modernisés et a commencé à acquérir les commodités de la vie urbaine européenne, notamment des théâtres, des musées et des jardins publics. L’université d’Alger a été fondée en 1879. Au début du XXe siècle, entre la moitié et les trois quarts de la population d’Alger étaient des colons européens et leurs descendants. Les Algériens autochtones étaient exclus des bénéfices du développement et de la richesse commerciale croissante d’Alger par un système de ségrégation de fait qui leur interdisait d’entrer dans les espaces publics des colons européens et les confinait dans quelques quartiers pauvres.
Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-45), Alger devient le quartier général des forces alliées en Afrique du Nord et, pendant un temps, la capitale provisoire de la France. Dans les années 1950, lorsque le soulèvement algérien contre la France a commencé, la capitale était un point central de la lutte. Après 1962, lorsque l’Algérie est devenue indépendante, de nombreux changements profonds ont été apportés à la ville, le nouveau gouvernement ayant entrepris de créer une société socialiste moderne à partir d’une société coloniale moins développée. Une grande partie de la population européenne de la ville est partie dans les décennies qui ont suivi l’indépendance de l’Algérie.
La région d’Alger a connu de nombreuses catastrophes naturelles au cours de son histoire. Au 21e siècle, on peut citer une inondation en novembre 2001 qui a tué plus de 700 personnes (principalement dans la ville) et un tremblement de terre centré sur la ville voisine de Thénia en mai 2003 qui a causé de nombreuses destructions et fait plus de 2 200 victimes.
La ville contemporaine d’Alger
L’ancienne partie turque, ou musulmane, d’Alger est construite sur les pentes supérieures des collines et a conservé une grande partie de son caractère architectural fait de hautes maisons aux murs blancs et de rues étroites et sinueuses. Le quartier musulman est dominé par la forteresse de la Kasbah (Qaṣbah), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1992 ; c’était la résidence des deux derniers deys turcs, ou gouverneurs, d’Alger. Un bâtiment important du quartier musulman est la mosquée Ketchaoua, qui, avant 1962, était la cathédrale Saint-Philippe (construite de 1845 à 1960). La partie française d’Alger s’est développée le long des pentes inférieures des collines, plus près du port. Cette partie comporte de nombreuses places publiques et de larges boulevards.
Dans le centre de la ville moderne se trouvent l’université d’Alger, de nombreuses ambassades étrangères et un nombre restreint mais croissant de gratte-ciel. Les autres sites comprennent le bâtiment moderne de la Bibliothèque nationale, l’ancien palais de l’archevêque (anciennement le palais du dey) et le Palais d’hiver (anciennement le palais du gouverneur général français). La construction d’un grand complexe de mosquées près de la baie, dans la banlieue est de Mohammedia, a commencé en 2012, la conception de ce complexe incluant un minaret de quelque 880 pieds (270 mètres) de haut.
Alger a continué à s’étendre vers le sud, avec de nouvelles banlieues créées pour abriter le surplus de population du centre ville. Elle reste principalement un port pour l’importation de matières premières, de produits industriels et de fournitures générales, ainsi qu’un centre administratif et financier. Les principales exportations sont le vin, les primeurs et les oranges, le minerai de fer et les phosphates. L’aéroport international d’Alger-Houari Boumedienne se trouve dans la banlieue de Dar el-Beïda, à l’est de la ville. En 2011, Alger a ouvert sa première ligne de métro, qui s’étend sur 9,5 km (5,9 miles) et comprend 10 stations.
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